LA LOI DDADUE : Ce qui change pour les entreprises du secteur tertiaire

Voici, ce qui change concrètement pour les entreprises :

Dans cet article, nous vous expliquons ce qu’est la loi DDADUE, ce qui change par rapport à 2023, ses principales obligations, les échéances à respecter, les cas d’exemption, les sanctions prévues ainsi qu’un exemple d’application concrète dans une entreprise du secteur tertiaire.

La loi DDADUE, mise à jour en avril 2025, renforce les exigences en matière de performance énergétique pour les entreprises françaises. Elle impose :

  • La réalisation d’un audit énergétique tous les 4 ans
  • La mise en place d’un Système de Management de l’Énergie (SMÉ) certifié ISO 50001, au-delà d’un certain seuil de consommation.
  • La publication d’un plan d’action énergétique, à intégrer dans le rapport annuel et à transmettre à l’ADEME

Sont concernées par la loi DDADUE toutes les personnes morales immatriculées au RCS ne disposant pas d’un SMÉ certifié ISO 50001 et répondant à au moins un des critères suivants :

  • Consommation énergétique finale moyenne ≥ 10 TJ/an (soit 2,75 GWh/an), tous usages confondus (bâtiments, procédés industriels, transports), sur les 3 dernières années,
  • Plus de 250 salariés,
  • Chiffre d’affaires > 50 millions d’euros,
  • Total de bilan > 43 millions d’euros.
ObligationSeuil de consommationDate limite (modifiable)
Audit énergétique≥ 10 TJ/an (2,75 GWh)Avant le 11 octobre 2026
SMÉ ISO 50001≥ 85 TJ/an (23,6 GWh)Avant le 11 octobre 2027

Les entreprises concernées doivent réaliser un audit énergétique conforme à la norme NF EN 16247, couvrant au moins 80 % de leur consommation énergétique totale, avant le 11 octobre 2026.

Cet audit a pour objectifs de :

  • Identifier les principaux postes de consommation (bâtiments, procédés, transports)
  • Repérer les gisements d’économies d’énergie
  • Proposer un plan d’actions hiérarchisé avec :
    • des mesures concrètes à mettre en œuvre,
    • une estimation des coûts d’investissement,
    • les économies d’énergie et financières attendues,
    • le temps de retour sur investissement.

Les entreprises dont la consommation énergétique dépasse 85 TJ/an (soit environ 23,6 GWh) doivent déployer un SMÉ certifié ISO 50001 avant le 11 octobre 2027.

Ce système permet de :

  •  Structurer une démarche d’amélioration continue de la performance énergétique,
  •  L’intégrer à la stratégie globale de l’entreprise,
  • Bénéficier d’exemptions à l’audit énergétique périodique, sous conditions.

Chaque entreprise concernée devra :

  • Intégrer un plan d’action énergétique dans son rapport annuel,
  • Le transmettre à l’ADEME,
  • Détailler les actions réalisées, les résultats obtenus et les objectifs à venir.

Certaines entreprises peuvent être dispensées d’audit énergétique, si elles disposent déjà de :

  • Un SMÉ certifié ISO 50001 couvrant l’ensemble des activités concernées,
  • Un Contrat de Performance Énergétique (CPE) prévoyant des engagements de résultats mesurables.

Le non-respect de ces obligations expose l’entreprise à des sanctions financières allant jusqu’à

  • 2 % du chiffre d’affaires HT en première instance.
  • 4 % en cas de récidive.

La société pharmaceutique Bernhardt, située dans le Pas-de-Calais, a anticipé ces obligations en lançant une démarche de transition énergétique avec le soutien de Bpifrance.

Ses actions :

  • remplacement de l’éclairage par des LED,
  • installation de panneaux solaires,
  • travaux d’isolation du site de production,
  • réalisation d’un bilan carbone complet.

Résultats :

  • réduction de sa consommation énergétique,
  • identification de sources d’émissions : 59 % liées aux matières premières, 24 % à la fin de vie des produits,
  • élaboration d’un plan de décarbonation pour 2025/2026.
  • Réduire ses coûts : un audit révèle rapidement les économies possibles.
  •  Éviter les sanctions : mieux vaut anticiper les délais que subir les amendes.
  •  Valoriser son image : une démarche RSE est un levier stratégique.
  •  Profiter des aides : CEE, prêts bonifiés, subventions ADEME, etc.